Fin 2013, le Mouvement Alsace d’Abord publiait sur son site ce qui devait rester secret : l’imminence du dépôt de demande de permis de construire par les responsables de la Confédération islamique Millî Görüs de Strasbourg. Le projet était d’envergure : une mosquée de style ottoman entourée de deux minarets, les plus hauts d’Europe. Ce projet démesuré a recueilli l’accord de Roland Ries, maire PS de Strasbourg, mais aussi celui de Fabienne Keller, conseillère municipale d’oppsition.

À cette époque, nous étions à trois mois de l’élection municipale. Pour Roland Ries, ce sujet sensible ne devait absolument pas devenir un sujet de campagne électorale. Il ne fallait pas informer les Strasbourgeois. Ce qui est étrange et scandaleux à la fois, c’est que cette consigne du silence a été respectée aussi bien par la presse que par les candidats à l’élection municipale de Strasbourg. Le FN, l’UMP et l’UDI n’en ont pas dit un mot pendant la campagne électorale.

Le seul organe de presse qui ait transgressé la consigne du secret est le magazine Heb’di. Dans son numéro de janvier 2014, un article bien documenté décrivait le projet et publiait les photos des maquettes. Puis les autres organes de presse ont bien été obligés d’y consacrer un article. Rue89.Strasbourg a repris les informations de Heb’di, les a complétées et a publié un dossier sur son site.

Roland Ries s’est engagé auprès des Turcs à leur accorder le permis de construire s’il est réélu, mais leur a demandé de ne déposer la demande qu’après les élections de mars 2014, ce qui a été fait.