Ce que dit Bekir Altas, secrétaire général du Millî Görüs Europe, nous le disons depuis 2013. Le projet extravagant de mosquée ottomane dans le quartier de la Meinau à Strasbourg est démesuré, largement surdimensionné par rapport aux besoins de la communauté turque et turcophone de cette organisation.
Il faut rappeler la responsabilité de Roland Ries et de Catherine Trautmann dans cette affaire. Les porteurs du projet Eyyub Sultan ont été soutenus par les deux anciens maires qui avaient toujours voulu faire de Strasbourg la ville-phare de l’islam en Europe et rêvé qu’y soit érigée une très grande mosquée. Ils avaient aussi caressé le projet de créer une chaire de théologie musulmane dans le cadre de l’Université Marc-Bloch de Strasbourg. Après ce projet inabouti, Trautmann et Ries avaient soutenu la création de la Faculté libre de théologie islamique porté par le Ditib, organisation turque concurrente du Millî Görüs.
L’actuelle maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, avait été élue en 2004 sur la même liste que Trautmann et Ries. Aujourd’hui, Trautmann et Barseghian font partie de la même équipe municipale. Ils ont tous leur part de responsabilité dans le dossier Eyyub Sultan. Que vont-ils dire à leur interlocuteur Eyup Sahin, porteur du projet ? D’ailleurs, Eyup Sahin restera-t-il l’interlocuteur ? Si le Millî Görüs Europe désavoue sa branche strasbourgeoise, ce n’est pas de bon augure pour l’avenir d’Eyup Sahin à la tête de l’association GMES.
Le bon sens commande d’écouter Bekir Altas, responsable du Millî Görüs Europe, quand il dit que la communauté turque n’a pas besoin d’une mosquée aussi grande. Il faut donc que le président de la GMES redéfinisse le projet et dépose une demande de permis de construire modificatif, pour un bâtiment sans minaret et dont le sommet de la coupole ne dépasse pas 18 mètres. Ou pas de coupole du tout.